﷽
Sourate Al-Kawthar
(L’abondance)
Récitée par Cheikh Saad-El-Ghamidi
Nom
Cette sourate a été nommée ainsi à cause du mot Al-kawthar (L’abondance) qui se trouve dans le premier verset.
Période de la Révélation
Ibn Mardawei a cité `Abdoullah Ibn `Abbas, `Abdoullah Ibn Az-Zubayr et Aïcha disant que cette sourate était mécquoise. Kalbî et Mouqâtil la considéraient également mecquoise, et il en est de même pour la majorité des commentateurs. Mais Al-Hasan Al-Basrî, `Ikrimah, Moujâhid et Qatâda la considéraient comme médinoise. L’Imâm As-Suyûtî dans Al-Itqân a confirmé ce point de vue et l’Imâm An-Nawawî dans son commentaire du Sahîh Mouslim a également préféré cette opinion. Cette supposition s’explique par la tradition rapportée par le narrateur de hadîth du rang de l’Imâm Ahmad, Mouslim, Mâlik, Abou Dâwoud, An-Nassaï, Ibn Abi Shayba, Ibn Al-Moundhir, Ibn Mardawei, Al-Bayhaqî et d’autres selon lesquels Anas Ibn Mâlik avait dit : "Alors que le saint Prophète était parmi nous, il somnola, puis il releva sa tête, souriant. Selon certaines traditions, les gens lui ont demandé pourquoi il souriait, selon d’autres, il leur a lui-même dit qu’une sourate venait juste de lui être révélée. Puis, commençant par "Bismillâh Ar -Rahmân Ar -Rahîm" (Au Nom de Dieu le Clément le Miséricordieux), il a récité la sourate d’Al-Kawthar, puis il demanda aux gens s’ils savaient ce que s’était que le Kawthar. Ils répondirent qu’Allah et Son Messager avaient la meilleure connaissance, il dit : c’est une rivière qu’Allah m’a accordée au Paradis." Le raisonnement à partir de cette tradition classant cette sourate comme étant médinoise se base sur le fait qu'Anas était de Médine, et le fait qu’il ait dit qu’il était présent lors de la révélation de cette sourate est une preuve qu’elle était médinoise.
Mais, premièrement, les Imams Ahmad, Boukhârî, Mouslim, Abou Dâwoud, At-Tirmidhî et Ibn Jarîr ont rapporté selon le même Anas des traditions disant que cette rivière du Paradis (Al-Kawthar) a été montrée au Prophète à l’occasion de l’ascension (al-mi`râj) et tout le monde sait que l’ascension a eu lieu à la Mecque avant l’Hégire. Deuxièmement, durant l'ascension, le saint Prophète a non seulement été informé de ce don d’Allah Le Tout Puissant, mais on le lui avait également montré. Il n’y a donc aucune raison que la sourate d’Al-Kawthar soit révélée à Médine afin de lui porter cette bonne nouvelle. Troisièmement, si dans une assemblée, le saint Prophète lui-même avait annoncé la révélation de la sourate d’Al-Kawthar, qu'Anas a mentionné dans sa tradition, et si cela signifiait que cette sourate venait d’être révélée pour la première fois, il ne serait pas possible que des compagnons bien informés comme Aïcha , Abdullah Ibn `Abbas et Abdoullâh Ibn Az-Zoubayr aient déclaré cette sourate mecquoise et que, de la même façon, la plupart des commentateurs l’aient considérée comme telle.
Si l’on considère cette question avec prudence, on remarque un problème dans la tradition d'Anas en ceci qu’il n’est pas fait mention du sujet de discussion à l’assemblée où le saint Prophète avait annoncé la sourate d’Al-Kawthar. Il se peut qu’à ce moment-là, le saint Prophète expliquait quelque chose. Entre-temps, il a été informé par la révélation que ce sujet était déjà expliqué davantage dans la sourate Al-Kawthar, ce qu’il a fait savoir, disant que cette sourate venait de lui être révélée à ce moment-là. De pareils événements ont eu lieu à plusieurs reprises, ce qui a porté les commentateurs à penser que certains versets ont été révélés deux fois. En fait, cette seconde révélation signifiait que le verset avait été révélé plus tôt, mais que pour des raisons ultérieures, on a attiré l’attention du saint Prophète à cette sourate pour la deuxième fois. Dans de pareilles traditions, la mention de la révélation de certains versets ne suffit pas à elle seule pour décider s’ils ont été révélés à la Mecque ou à Médine, ni quand ils ont été révélés précisément.
Si ce n’était le doute occasionné par cette tradition d'Anas , le contenu en entier de la sourate d’Al-Kawthar en lui-même indique qu’elle a été révélée à la Mecque, et ce, à une période où le saint Prophète passait par des événements extrêmement décourageants.1
Contexte Historique
Préalablement, dans les Sourates d’Ad-Duhâ et Al Inshirah, nous avons vu que dans la toute première phase de la mission prophétique, le Prophète était passé par des moments des plus éprouvants, quand toute la nation était devenue hostile, qu’il y avait de la résistance et de l’opposition de tout côté, et le saint Prophète et une poignée de ses compagnons ne voyaient pas la moindre chance de réussite. Allah, pour le consoler et l'encourager, lui avait révélé plusieurs versets. Il est dit dans la sourate Ad-Duhâ : "La vie dernière (c.-à-d. Toute vie postérieure) t’est certes meilleure que la vie présente, et Ton Seigneur t’accordera certes (Ses faveurs), et alors, tu seras satisfait". Dans la sourate Al Inshirah : "et Nous avons exalté pour toi ta renommée." C'est-à-dire "Quoique les ennemis essayaient de te diffamer partout dans le pays, Nous avons pris en charge l’exaltation de ton nom et ta renommée dans ce pays." Et : "À côté de toute difficulté, il y a certes une facilité." C'est-à-dire, "Tu ne dois pas être découragé par la dureté des conditions de cette époque ; cette période de difficulté passera bientôt, et surviendra alors la période de succès et de victoire."
Telles étaient les circonstances dans lesquelles Allah a consolé le saint Prophète en révélant sourate Al-Kawthar où, en plus, Il a annoncé la destruction de ses opposants. Les mécréants de Quraich disaient : "Mohammed est coupé de sa communauté et est réduit à sa seule personne impuissante et démunie. Selon `Ikrima, quand le saint Prophète a été nommé Prophète, et qu’il commença à appeler les gens à l’Islam, les Quraysh disaient : "Mohammed est coupé de sa communauté tel un arbre coupé de ses racines susceptibles de s’effondrer à tout moment." (Ibn Jarîr). Mohammed Ibn Ishâq dit : chaque fois qu’on mentionnait le Prophète en présence d’Al-`Âs Ibn Wâ’il As-Sahmî, le dirigeant mecquois, celui-ci disait : "Laissez-le tranquille, car il n’est qu’un homme sans enfants, sans aucun descendant mâle. Quand il mourra, il n’y aura personne pour se souvenir de lui." Shamir Ibn `Atiyya dit que Ouqbah Ibn Abî Mou’ait avait également l’habitude de dire des choses semblables au sujet du saint Prophète , (Ibn Jarîr). Selon Ibn `Abbas, Ka`b Ibn Al-Ashraf (le dirigeant juif de Médine) était venu, une fois, à la Mecque et le chef des Quraysh lui disait : "Regarde ce garçon, qui est coupé de son peuple. Il pense qu’il est supérieur à nous alors que nous gérons le pèlerinage, veillons sur la Ka`bah et donnons à boire aux pèlerins" (bazzar).
À ce sujet, `Ikrima rapporte que les Qurayshs avaient employé des mots comme "as-sunbur al-munbatir min qawmih" (un homme faible, délaissé et sans enfants, qui est coupé de son peuple) pour désigner le saint Prophète . (Ibn Jarîr) Ibn Sa`d et Ibn `Asâkir narrent que `Abdoullah Ibn `Abbâs dit : "Le fils ainé du saint Prophète était Qâsim, après lui, il y avait Zaynab, après elle, il y avait `Abdoullâh et après lui trois filles, à savoir Oum Kulthoum Fâtima et Ruqayya. Parmi eux, Qassim mourut le premier, suivi de `Abdoullah. C’est là qu’Al-`Âs Ibn Al-Walîd dit : "Sa lignée est éteinte : maintenant, il est abtar (c.-à-d. Sans postérité)." Quelques traditions ajoutent que qu’Al-`Âs dit "Mohammed est abtar : il n’a aucun enfant (mâle) pour lui succéder. Quand il mourra, sa mémoire périra et vous serez débarrassé de lui." La tradition d’Ibn `Abbas, que `Abd Ibn Houmayd avait rapporté, montre que Abou Jahl avait également tenus des propos semblables à la mort de l’enfant du saint prophète, `Abdoullâh. Ibn Abî Hâtim rapporte d’après Shamir Ibn `Atiyyah que Ouqbah Ibn Abî Mou’ait avait montré le même type de mesquinerie en se réjouissant de cette perte de l’enfant du saint Prophète . `Atâ’ dit que quand le deuxième enfant du saint Prophète mourut, son propre oncle, Abou Lahab (dont la maison était près de celle du saint Prophète est accouru auprès des païens pour leur porter la "bonne nouvelle" : "Batira mouhammadoun al-laylah : "Mohammed a perdu sa descendance cette nuit, ou il est coupé à la racine.""
Telles étaient les conditions difficiles dans lesquelles la sourate d’Al-Kawthar a été révélée. Les Quraysh lui en voulaient parce qu’il n’adorait, ne servait qu'Allah uniquement et rejetait leur idolâtrie publiquement. Pour cette raison précise, on l’a déchu du rang, de l’estime et de la considération dont il jouissait auprès de son peuple avant la mission prophétique et était maintenant comme coupé de sa communauté. La poignée de personnes que représentaient ses compagnons, étaient des gens impuissants et miséreux et étaient également persécutés et tyrannisés. Par ailleurs, le Prophète était affligé par la mort de ses deux enfants, décédé l’un après l’autre, pendant que ses proches parents et les gens de sa tribu, de sa fraternité et de son voisinage s’en réjouissaient et tenaient des propos écœurants et déstabilisants pour une noble personne qui traitait tout le monde, même ses ennemis, avec la plus grande bonté. À ce moment, Allah, juste en une phrase de cette sourate, lui a annoncé la bonne nouvelle, la meilleure qui soit, et en même temps Il l’a informé que ce sont ses opposants qui seront coupés à la racine et non pas lui.
1 - Certains savants ont concilié les deux narrations concernant la révélation de cette sourate en disant que le Prophète a effectivement vu la rivière d’Al-Kawthar lors de son ascension, mais qu'Allah la lui a octroyée plus tard.
Interprétation de la sourate - Tafsir Smaïl abn Kathir
Nous prions Allah de nous conduire sur le chemin de la vérité et de nous aider à le suivre avec patience et assiduité. De nous indiquer le faux et de nous aider à l’éviter. Louange à Allah, Seigneur des mondes. Que la paix et le salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed , sur sa famille et tous ses compagnons .
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Qu'Allah nous protège tous contre le mal des mauvais caractères et des passions, il est certes celui qui entend les invocations, et c’est celui vers qui est l’espoir, il nous suffit et est notre meilleur garant.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait. Seul Allah est Parfait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.