﷽
La rédaction du Coran
Le Coran a cette particularité que son texte n'a pas été révélé en une seule traite, mais progressivement, fragments par fragments, sur une période qui s'est étendue sur vingt-trois années.
La preuve est que, Zayd ibn Thâbit relate que les Compagnons étaient auprès du Messager d'Allah en train de réunir le Coran à partir des fragments sur lesquels ils l'écrivaient. Alors, le Messager d'Allah a dit : " Tûbâ pour le (territoire du) Châm ! ", c'est-à-dire : le repos et la vie agréable sont acquis à la région du Châm, ainsi qu'à ses habitants. Alors, les Compagnons demandèrent : " Ô Messager d'Allah ! Et pour quelle raison as-tu dit cela ? " Le Messager d'Allah a répondu : " Parce que les Anges du Tout Miséricordieux ont étendu et rabattu leurs ailes sur ce territoire ! ", (Rapporté par Tirmidhî), c'est-à-dire que les Anges ont étendu et rabattu leurs ailes sur la terre du Châm et sur ses habitants. Ils les entourent et les recouvrent. Ainsi, la bénédiction y descend, ils repoussent les périls et les nuisances de celle-ci et la préservent de la mécréance et des troubles.
Simultanément, ses versets sont mis par écrit sur ordre du Prophète lui-même. Après chaque révélation, en effet, celui-ci dicte à un de ses scribes aussi bien le texte de celle-ci que la sourate où il faut l'insérer. Car la classification des versets les uns par rapport aux autres ne se fait pas selon l'ordre chronologique de leur révélation, mais suivant un ordre différent, qui suit les indications du Prophète . Othman, le troisième calife qui justement est à l'origine des copies coraniques que l'on prétend être les premières traces écrites du Coran, racontait : "Lorsque plusieurs versets étaient révélés au Prophète , celui-ci appelait des personnes sachant écrire et leur disait : "Placez ces versets dans telle sourate, celle où sont mentionnés tels et tels sujets". Et lorsqu’un verset lui était révélé, il leur disait : "Placez ce verset dans telle sourate, dans laquelle sont mentionnés tels et tels sujets"" (Rapporté par Abû Dâoûd et at-Tirmidhî).
Cette révélation graduelle du texte a permis la promulgation graduelle des règles (obligations et interdictions). L'archivage de l'intégralité du texte coranique se fait lors du califat de Aboû Bakr (632-634), autrement dit dans les 2 ans qui suivent la mort du Prophète .
L'assemblage du Coran
Omar ibn Khattâb , ayant constaté qu'une bataille, celle d'al-Yamâma, a emporté de nombreux Compagnons (1200 musulmans dont 39 grands Compagnons et 70 mémorisateurs) connaissant par cœur l'intégralité du texte coranique, prend conscience du fait que ceux qui mémorisent l'intégralité du texte coranique pourraient tous mourir, ainsi subitement, lors de batailles, sans avoir pu former des élèves connaissant, eux aussi, par cœur la totalité du livre saint ; une partie du texte coranique pourrait ainsi se perdre. Il demande au calife, Aboû Bakr , d'ordonner l'archivage de l'intégralité du texte coranique. Aboû Bakr accepte, et charge Zayd ibn Thâbit (qui avait été le scribe du Prophète et que lui-même connaissait par cœur l'intégralité du texte coranique) de rassembler les divers supports écrits et de préparer une copie du texte coranique intégral. Ce que Aboû Bakr avait exigé à Zayd, c'est qu'en sus du fait qu'eux-mêmes connaissaient le Coran par cœur, c'était qu'il y est, pour chaque partie du texte coranique, au moins un écrit sur lequel au moins deux personnes témoignent que le passage qu'il transcrivait relevait bien du texte coranique et que cet écrit avait été rédigé du vivant du Prophète. Ce fut sur cette base qu'on rédigea le texte coranique.
Mais notre Compagnon bénéficiait de l'assistance d'Allah et était aussi accompagné de Sa promesse.
Allah dit : " En vérité, c'est Nous, qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien ". (Coran 15/9)
Ces feuillets sont confiés à la garde de Aboû Bakr . Après la mort de ce dernier, le deuxième calife, Omar (634-644) les reçoit. Après sa mort, ils sont confiés à sa fille Hafsa , veuve du Prophète. (Rapportés par Boukhârî)
Sous le califat d'Othman, troisième calife (644-656), le territoire musulman s'est considérablement agrandi et de nouveaux problèmes surgissent : chez certains musulmans, 4 types de divergences apparaissent à propos du texte du Coran. Le calife Othman décide alors d'officialiser un type unique de copie du texte coranique. C'est à cette fin qu'il charge une commission de préparer plusieurs copies (mus'haf) du Coran, commission qui comporte de nouveau Zayd ibn Thâbit . Ce qu'il ordonne n'est plus le recensement du texte coranique (celui-ci ayant déjà eu lieu sous Aboû Bakr ), mais la préparation de copies coraniques dotées de certaines particularités et devant être universalisées.
Dans la rédaction du Coran, la difficulté majeure rencontrée par les scribes est que le Coran a été révélé en sept catégories de variantes existant dans la totalité du texte coranique (l'une de ces catégories seulement étant les variantes dues aux différents accents liés aux dialectes).
Cependant, ce n'est pas le Prophète, mais Othman qui, après avoir consulté de nombreux Compagnons, a décidé que, pour mettre fin aux incompréhensions qui étaient apparues entre les élèves de différents Compagnons, la Communauté musulmane ne devait désormais plus réciter le texte coranique que selon un seul de ces dialectes ; il n'a donc gardé que la "harfu quraysh" : c'est ce qu'on lit depuis. Ces divergences étaient dues au fait que le Coran avait été révélé à l'époque du Prophète dans sept dialectes différents (sab'a ahruf, 7 harf) afin de simplifier son accès aux Arabes qui étaient pour la plupart illettrés.
Othman disait : "Si vous et Zayd ibn Thâbit divergez à propos de la forme arabe de quelque chose du texte coranique, alors écrivez-le d'après le dialecte des Quraysh. Car le Coran a été révélé dans leur dialecte" (Rapporté par Boukhârî). En effet, ils eurent un désaccord au sujet du terme coranique "التابوت" ("at-tâbût") (Coran 2/248) : les trois Qurayshites de la commission disaient : "التابوت" ("at-tâbût"), alors que Zayd ibn Thâbit disait : "التابوه" ("at-tâbûh"). Ils en référèrent donc à Uthmân, qui leur dit : "Écrivez-le : "التابوت" ("at-tâbût"), car le (Coran) a été révélé selon le dialecte des Quraysh" (at-Tirmidhî). Le propos d'Othman était donc de donner préférence à la prononciation Qurayshite en la matière, car cela était mieux.
Il y a, d'une part, institué un ordre précis des sourates ;
Il a également, par ce moyen, fait connaître à tous les musulmans quels sont les versets dont la récitation avait été abrogée par le Prophète lui-même, et empêché la récitation, en tant que texte coranique, de versets abrogés de récitation (mansûkh ut-tilâwa) ;
Il a également, par ce moyen, empêché que l'on pense d'un commentaire du Coran qu'il faisait partie du texte du Coran ;
Enfin, la graphie de ces copies était à même d'englober différentes variantes de récitation enseignées par le Prophète (c'est ce qu'a écrit partiellement Ibn Abî Hishâm, cf. Fat'h ul-bârî, 9/39), et Othman a en conséquence englobé différentes variantes dans le texte même des copies du Coran. Cependant, Othman n'a pu alors donner place, dans ces copies, qu'aux variantes qu'une même graphie pouvait englober.
Quant aux autres variantes qu'il n'a pas incluses :
Soit, elles avaient été abrogées (mansûkh) lors de l'ultime révision entre le Prophète et Gabriel , mais de nombreux Compagnons ne le savaient pas encore, et Othman fit connaître cela par le biais de ses copies ;
Soit, elles n'avaient pas été abrogées, mais Othman n'eut pas d'autre choix que celui de les délaisser (mat'rûk).
Ce genre de variantes, relatées par Ibn Mas'oûd et autres, qui ne peuvent pas être lues à partir de la graphie des copies Othmaniennes, avaient déjà été abrogées lors de l'ultime révision par le Prophète et Gabriel . Cependant, Ibn Mas'oûd et ces autres Compagnons n'en avaient pas eu connaissance. Par contre, Zayd ibn Thâbit , lui, le savait, et c'est pourquoi Othman le nomma à la tête de la commission chargée d'élaborer la graphie des copies coraniques à universaliser.
Les dix récitations ou dix lectures sont dix Qira'ates et récitations du Coran approuvées par les savants. Il y a sept récitations fixes et trois lectures complémentaires des sept, et toutes ces lectures et leurs déclarations ont été rapportées par Prophète , et ont été transmises par les Sahaba, le Tabi'un.
D’après ibn 'Abbâs, le Prophète à dit : " Djibrîl (l’Ange Gabriel) me fit réciter le Coran selon un seul mode. Mais, comme je n’arrêtai pas de lui en demander plus, il m’apprit la récitation selon sept modes différents " (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
Le Prophète a également dit : " Le Coran a été révélé par sept modes de récitation. Récitez-en donc selon le mode qui vous convient. " (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
La différence entre les sept modes de récitation que le Prophète a évoqués, il s’agit de variations, et non pas de contradictions, car cela ne peut jamais avoir lieu concernant la Parole d’Allah.
Les différentes lectures n’altèrent pas le sens des versets, ni la façon de l’écrire, elles permettent uniquement de faciliter la lecture en respectant un certain nombre de points. Et c’est là qu’on trouve les différences.
Selon Ibn al-Djazarî, après méditation sur les différences entre les modes de la récitation du Coran, il est à constater que ces différences se limitent aux trois aspects suivants :
Une différence au niveau de la prononciation du terme sans changer le sens, comme : " 'Alayhim " et " 'Alayhum ", " al-Quds " et " al-Qudus ", " Yahsabu " et " Yahsibu ".
Une différence de prononciation et de sens, mais avec un sens général unique, comme dans le verset 4 de la sourate al-Fâtiha (le Prologue) : " Maliki "(le Maître) et " Mâliki " (le Détenteur) : dans les deux lectures, c’est Allah, , qui est visé, puisque Il est le Maître du Jour de la Résurrection et son Détenteur à la fois. De même, dans le verset 259 de la sourate d’al-Baqara (la Vache) lorsque Allah, exalté soit-Il, parle des ossements : " Nunchizuhâ " (les ressuscitons) et " Nunchiruhâ " (les assemblons). Allah, exalté soit-Il, évoque donc les deux sens par les deux modes de récitation.
Une différence de prononciation et de sens d’une manière qui empêche d’habitude l’existence des deux sens en même temps, mais qui donne deux sens différents qui ne sont pourtant pas contradictoires. Par exemple, dans le verset 110 de la sourate Yoûssuf, " Kudhdhibû " et " Kadhabû " en parlant des Prophètes . La prononciation du terme selon le premier mode signifie que les Messagers d’Allah acquirent la certitude que leur peuple les prenait pour des imposteurs, alors que sa prononciation selon le second mode signifie que les peuples auxquels les Messagers avaient été envoyés croyaient que ces derniers leur mentaient dans ce qu’ils leur transmettaient.
Source : al-Nachru fil-Qirâ’ât-il-'Achr d’Ibn al-Djazari
Les différentes récitations ne comportent aucune contradiction ni opposition, c'est pour Faciliter la récitation à la communauté musulmane et les preuves scolastiques que le Coran provient d’Allah, (exalté soit-Il,) car en dépit de ses différents modes de récitation, il n’y a aucune contradiction dans ces versets qui se confirment mutuellement d’une manière cohérente et dans un style homogène, et Conforme à l’écriture du Moushaf ‘Outhmani : La seule source officielle du Coran.
Cependant, le vocabulaire de langue arabe dialectale de l’époque différait d’une région à une autre, et ainsi certains mots étaient communément utilisés par Quraych par exemple, mais n’était pas compréhensible par les membres d’une autre tribu un peu lointaine et vice versa. C’est pour cette raison que le Coran a été révélé en 7 lettres.
D'après 'Abd-Allah Ibn 'Abbas, le Prophète a dit : "Jibrîl (Gabriel ) m'a lu le Coran d'une manière (c'est-à-dire en dialecte) et j'ai continué à lui demander de le lire de différentes manières jusqu'à ce qu'il le lise de sept manières différentes." (Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim )
Un Hadith de Umar Ibn Al-Khattâb :
J'ai entendu Hichâm bin Hakîm Ibn Hizâm réciter Sourate Al-Furqân d'une manière différente de la mienne. Le Messager d'Allah me l'avait enseigné (d'une manière différente). Alors, j'étais sur le point de me quereller avec lui (pendant la prière) mais j'ai attendu qu'il ait fini, puis j'ai attaché son vêtement autour de son cou et je l'ai saisi par celui-ci et l'ai amené au Messager d'Allah et j'ai dit : "J'ai entendu lui récitant laSourate Al-Furqân d'une manière différente de la façon dont vous me l'avez enseigné." Le Prophète m'a ordonné de le relâcher et a demandé à Hicham de le réciter. Quand il l'a récité, Le prophète a dit : " Il a été révélé de cette manière." Il m'a ensuite demandé de le réciter. Quand je l'ai récité, il a dit : "Il a été révélé de cette manière. Le Coran a été révélé de sept manières différentes, alors récitez-le de la manière qui vous est la plus facile." (Rapporté par Boukhâri et Mouslim)
Source : https://islamhouse.com/
يُرِيدُونَ أَن ﻳُﻄْﻔِﻮُٔ اْ نُورَ ٱلله بِأَفۡـوَٰهِهِمۡ وَ ﻳَـﺄﺑﻰ اؐللهُ إِﻵ أَن ﻳُﺘِﻢَّ نُورَهُۥ وِلَوۡكَرِهَ اؐلۡكَـٰفِـرُونَ
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.