﷽
Maria la copte
Maria, (Chrétienne, Égyptienne) naquit dans un village appelé Hifin, situé sur le bord oriental du Nil, d'origine copte. Après sa première enfance, au début donc de sa jeunesse, elle alla résider, avec sa sœur Sérine, dans le palais du dirigeant des coptes. Elle vivait en ce lieu quand elle entendit parler d’un Prophète, habitant la Presqu’île arabique, qui appelait à une nouvelle religion céleste. Elle se trouvait dans le palais quand Hatib Ibn Abi Balta’a vint en délégation, porteur d’un message au roi. Celui-ci entra et remit la lettre en question.
Après : Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, la lettre appelait à embrasser l’Islam. Le roi lut le message, le plia avec soin et le plaça dans un étui qu’il remit à l’une de ses servantes. Ensuite, il se tourna vers Hatib et lui demanda de lui parler de ce Prophète et de le décrire. À la fin de l’exposé de l’émissaire du Prophète, il dit à Hatib : - Je savais qu’il restait encore un prophète. Je pensais qu’il allait se manifester dans le Shâm, car c’est dans cette région que les messagers sont issus. Je vois qu’il vient d’apparaître dans une terre arabe… Malheureusement, les coptes ne m’obéiront pas.
Il ne pouvait donc embrasser l’Islam, sans quoi il risquerait certainement de perdre son trône. Or, il ne voulait pas se séparer de son autorité sur son peuple.
Dans sa réponse au Prophète , le roi le remercia en l’informant qu’il envoyait, avec son émissaire, deux femmes coptes, de hautes conditions sociales, ainsi que des vêtements somptueux et un mulet qu’il pourrait monter.
En remettant le message à Hatib, il s’excusa de ne pas répondre favorablement à son appel d’adhésion à l’Islam, car les coptes sont attachés à leur religion. Il lui demanda également de garder secret ce qui vient de se produire entre eux, afin que son peuple n’en sache absolument rien.
Après quoi, Hatib partit avec les présents royaux et les deux sœurs, Maria et Sérine. Il était compréhensible que ces dernières quittent avec regret leur patrie. Pour apaiser leur tristesse et leur faire oublier quelque peu ce qu’elles viennent d’abandonner, Hatib se mit, en cours de route, à leur raconter l’histoire antique du pays des Arabes. Il leur conta les récits et les légendes que le temps avait tissées autour de la Mecque et du Hijaz au cours des siècles. Après quoi, il leur parla du Prophète et de l’Islam. Il sut choisir les faits les plus convaincants et les arguments les plus probants, si bien que les deux sœurs furent réjouies de ce qu’elles venaient d’entendre et leurs cœurs s’ouvrirent à l’Islam et à son Prophète.
Arrivée et vie à Médine
L’arrivée de Maria et de sa sœur eut lieu en l’an VII de l’Hégire. Le Prophète venait de revenir de Hudaybiyya où il conclut un pacte avec les Qurayshites. Maria lui plut et la prit comme concubine. Quant à sa sœur, il la maria avec son poète Hasan Ibn Thabit. Le bruit courut à travers la ville qu’une belle Égyptienne, aux longs cheveux, venait d’arriver des rivages du Nil et qu’elle avait été offerte en cadeau à l’Élu d'Allah.
Une année s’écoula et Maria menait une vie heureuse. Sa nostalgie de l’Égypte s’estompa. À présent, elle se familiarisa avec la vie médinoise et vivait paisiblement dans la Maison du Prophète . Aussi, accepta-t-elle volontiers de porter le Hijab, au même titre que les Mères des croyants.
Sa situation s’identifiait quelque peu à Hagar, la femme d’Ibrahim , qui, elle aussi, quitta l’Égypte, dans son état d’esclave, pour venir s’installer au Hijaz, en femme libre. Présentement, la différence portait sur le fait que sa compatriote donna naissance à Ismaël. Allait-elle, à son tour, donner un enfant au Prophète ? C’est que son mari, depuis la mort de Khadija eut plusieurs épouses, pourtant, aucune d’elles ne lui donna un héritier mâle.
La bonne nouvelle
Le souvenir de Hagar et d’Ismaël continuait à habiter son esprit quand, un jour, elle sentit qu’elle portait un enfant dans son ventre. Cependant, elle n’y croyait pas, se figurant que ce n’était qu’une illusion qu’elle se faisait. C’était peut-être son imagination qui lui jouait un tour. C’est pourquoi, vivant encore dans le doute, elle cacha la nouvelle pendant un ou deux mois. Néanmoins, au fur et à mesure que la grossesse prenait forme, le doute se transforma en certitude. Ce n’était plus un rêve, mais bel et bien une réalité.
Maria communiqua d’abord la bonne nouvelle à sa sœur Sérine qui l’assura qu’elle portait bien un enfant dans son ventre. Elle fut transportée de joie et elle annonça au Prophète la prochaine naissance d’un enfant. Celui-ci leva les yeux au Ciel et remercia, à son tour, son Créateur. Sa joie atténua quelque peu la tristesse qui l’envahi après le décès de ses filles Zaynab, Ruqiya et Umm Kaltoum.
L’évènement ne tarda pas à faire le tour de la ville : – L’Élu d'Allah attendait un enfant de Maria l’Égyptienne.
Nous pouvons imaginer le désarroi des autres épouses. Voilà une femme étrangère enceinte du Prophète , après une année seulement, alors qu'elles-mêmes n’avaient pas porté de descendant, après plusieurs années dans sa Maison.
Le Prophète craignait pour la santé de Maria. Aussi, la transporta-t-il dans les faubourgs de Médine afin qu’elle jouisse du calme et préserve la santé de l’enfant qui allait naître. Sérine pris soin de sa sœur Maria jusqu’au jour de la naissance de l'enfant, à savoir la nuit du mois de Dhou-l-Hijja, an VIII de l’Hégire. Le Prophète fit appel à une sage-femme et s’isola dans un coin de la maison où il s’adonna aux prières et aux implorations.
La sage-femme lui annonça la naissance d’un garçon qui, issu d’un homme libre, allait affranchir sa mère de son état d’esclave. Le Prophète était transporté de joie. Il nomma son fils Ibrahim, nom du père des croyants. Il distribua en aumônes une quantité d’orge égale au poids du nourrisson.
Un jour, le Prophète prit son fils dans ses bras et le porta chez Aicha afin que celle-ci puisse y voir les traits similaires aux siens. Certes, l’épouse préférée retint ses larmes de joie. Elle se retint de montrer sa jalousie, mais elle la manifesta sous une autre forme : - Je ne vois aucune ressemblance entre toi et ce fils.
Aïcha avait dit plus tard, qu’elle n’avait jamais été jalouse d’une femme autant que de Maria car elle était non seulement belle, mais aussi Allah lui accorda un enfant alors que les autres épouses en étaient privées.
Le décès d’Ibrahim
Hélas ! Le bonheur de Maria ne dura qu’une année et un peu plus. Elle allait connaître une épreuve terrible et une période amère : la perte de son enfant. Celui-ci tomba malade alors qu’il n’avait pas encore clos ses deux années. Maria fit appel à sa sœur pour lui tenir compagnie et veillait avec elle autour du lit d’Ibrahim. Cependant, la vie de ce dernier commença à s’éteindre petit à petit.
Le Prophète, apprenant la mauvaise nouvelle, arriva à la maison, appuyé sur l’épaule d'Abd ar-Rahman ibn Awf, parce que la douleur et la souffrance lui firent perdre ses forces. Il prit son fils des bras de sa mère et le mit sur ses genoux, le cœur triste.
Il ne restait plus à l’Élu d'Allah qu’à dire que telle était la volonté divine. La mort était le lot de tous les humains. Les derniers rejoindront toujours les premiers, ajoutant un deuil à un autre. Certes, les yeux pleurent et le cœur est triste, mais, en aucune manière, ils ne se lamentent du sort décidé par le Créateur.
Il se tourna vers Maria, attendri par l’état dans lequel elle se trouvait. Il lui dit : Ibrahim est mon fils. Son allaitement se poursuivra au Paradis.
Il fit alors appel à son neveu, al-Fadl, le fils de ‘Abbas pour laver le petit garçon, tandis que lui, il demeura assis dans un coin, triste. Ensuite, il ensevelit son fils, s’acquitta d’une prière de quatre unités et l’ensevelit lui-même dans le cimetière d’al-Baqi.
L’éclipse solaire
Au retour de l’enterrement, le soleil se voila et l’horizon s’obscurcit. Quelqu’un dit : L’éclipse du soleil est conséquente à la mort d’Ibrahim.
Cette réflexion parvint aux oreilles du Prophète . Il se tourna vers ses compagnons et leur dit : " Le soleil et la lune sont deux des signes de Dieu. Ni l’un ni l’autre ne s’éclipsent ni à la mort ni à la vie de quelqu’un" (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
De son côté, Maria , la blessure au cœur, fit preuve de patience, acceptant avec résignation la volonté de Dieu. Elle resta cloîtrée dans sa chambre pendant la durée de l’enterrement. Ensuite, elle alla au cimetière, s’assit près de la tombe de son fils. Elle ne pouvait retenir ses larmes. Elle les avait retenues jusque-là devant son mari, pour ne pas aggraver la blessure de ce dernier. Mais là, seule, ses yeux exprimaient la forte douleur de son cœur.
Le Prophète mourra une année plus tard. Il laissa Maria veuve. Celle-ci mourut en l’an XVIe de l’hégire. Le calife Omar appela les gens à se rassembler et à suivre le cercueil. Il pria sur sa tombe et l’enterra dans le cimetière de Baqi.
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.