﷽
Le second serment d'allégeance Al–`Aqaba
En l'an 13 de la prophétie, environ soixante-dix des musulmans de Yathrib partirent en compagnie des pèlerins associateurs de leur peuple en vue d'assister au pèlerinage annuel, à la Mecque. Ils donnèrent rendez-vous au Messager d'Allah , dans la discrétion la plus complète, à la passe située à Al-'Aqaba.
Dans l'attente du Prophète qui ne tarda pas à venir accompagné de son oncle Al-'Abbâs Ibn 'Abd el-Mouttalib qui n'atait converti à l'islam, mais qui désirait assister à l'affaire de son neveu et le soutenir. On eut confiance en celui-ci qui fut le premier à prendre la parole :
Djaabir ibn 'Abd Allah , a dit : "… Nous dîmes : "Jusqu'à quand laisserons-nous le Messager d'Allah, être chassé dans les montagnes de la Mecque, en proie à la peur. Alors, soixante-dix hommes parmi nous partirent le retrouver, ils arrivèrent chez lui lorsque c'était la période du pèlerinage. Nous nous mîmes d’accord avec lui pour aller le retrouver dans les sentiers de montagne d'Al-'Aqaba, l’un après l’autre, et lorsque nous le rejoignîmes, nous lui dîmes : "Ô Messager d'Allah, dans quel but veux-tu que nous te prêtions serment ? " Le Prophète , dit : "Prêtez-moi serment en me promettant de m'écouter et de m’obéir dans toutes les circonstances, de dépenser dans l'aisance et dans la gêne, d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable, de parler pour servir la cause d'Allah, de ne craindre le blâme de personne puisque vous obéissez à Allah, de me défendre quand je serai chez vous contre tout ce contre quoi vous vous défendez vous-mêmes, et vous défendez vos épouses et vos enfants ; et vous entrerez au Paradis."
Djaabir continua : "Nous nous sommes levés et lui avons prêté serment d'allégeance et As'ad ibn Zoraarah, l’un des plus jeunes d’entre nous, prit la main du Prophète, et dit : "Attendez, ô gens de Yathrib, nous n'avons entamé notre voyage qu'en sachant qu'il est le Messager d'Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et que le fait de le soutenir signifiait la rupture des liens avec tous les Arabes, la mort des meilleurs d’entre vous et le fait d'être frappé par les coups de sabre. Alors, patientez et qu'Allah vous récompense de la meilleure récompense ou bien ayez peur et manifestez-le clairement, cela vous servira d'excuse auprès d'Allah." Ils dirent : "Éloigne-toi de nous, As'ad. Par Allah, nous ne renoncerons jamais à ce serment." Ensuite, nous nous levâmes et prêtâmes serment d'allégeance au Prophète , qui, à son tour, nous cita ses conditions, puis nous promit d'entrer au Paradis. Ainsi, les Ansars prêtèrent serment d'allégeance au Prophète, en lui promettant de lui obéir, de le soutenir et de combattre les ennemis avec lui. C’est pourquoi 'Obayda ibn As-Saamit l'appela "le serment d'allégeance de la guerre" (Rapporté par Ahmad dans son "Mosnad").
La narration du Compagnon Ansarite Ka'b ibn Maalik - qui fut l'un de ceux qui prêtèrent serment lors du second serment d'allégeance d'Al-'Aqaba - comporte des détails importants. Il dit : "nous partîmes avec les pèlerins polythéistes. Nous fîmes la prière et étudiâmes un peu. Puis, nous allâmes au pèlerinage et donnâmes rendez-vous au Prophète, à Al-'Aqaba, au milieu des jours de Tachriiq. Nous gardâmes cela secret. Nous dormîmes avec les nôtres dans nos camps. Après que le tiers de la nuit se fut écoulé, nous quittâmes nos camps pour nous rendre chez le Messager d'Allah. Nous nous faufilâmes discrètement jusqu'à ce que nous nous fûmes rassemblés dans les gorges d'Al-'Aqaba. Nous étions soixante-treize hommes et deux femmes, Nossayba bint Ka'b et Asmaa' bint 'Amr. Nous attendîmes le Prophète, qui vint ensuite avec Al-'Abbaas ibn 'Abdol-Mottalib qui était encore polythéiste, mais qui voulut être présent avec son neveu pour le défendre. Quand le Prophète, s'assit, Al-'Abbaas ibn 'Abdol-Mottalib fut le premier à parler. Il expliqua que le Prophète, était protégé par sa tribu, les Banou Haachim, mais qu'il avait voulu émigrer à Médine et que, lui, Al-'Abbaas, voulait s'assurer que les Ansaars protègeraient son neveu ; sinon, ils n’avaient qu’à le laisser tranquille (ne pas conclure de traité avec lui). Alors, les Ansaars donnèrent la parole au Prophète, puis lui demandèrent de citer les conditions qui seraient satisfaisantes pour son Seigneur et pour lui.
Le Prophète dit : "Prêtez-moi serment en me promettant de me défendre contre tout ce contre quoi vous défendez vos épouses et vos enfants." Al-Baraa' ibn Ma'rour prit la main du Messager d'Allah et lui dit : "Oui. Par Celui qui t'a envoyé avec la Vérité, nous te défendrons comme nous défendons nos femmes. Ô Messager d'Allah, accepte notre serment d'allégeance car par Allah, nous sommes de véritables combattants et très sérieux dans la guerre. C'est un trait que nous avons hérité de nos ancêtres."
Alors, Abou Al-Haytham ibn At-Tayhaan l'interrompit en demandant : "Ô Messager d'Allah, il y a des accords entre nous et les Juifs et nous les dénoncerons. Si Allah t'offre la victoire, nous quitteras-tu et reviendras-tu à ton peuple ?" Le Prophète, sourit, puis dit : "Non, cela n'aura jamais lieu. Votre sang est le mien. Dans la vie et dans la mort, je suis avec vous et vous êtes avec moi. Je ferai la guerre à ceux auxquels vous faites la guerre et je serai en paix avec ceux avec qui vous faites la paix." Ensuite, il dit : "Choisissez douze chefs parmi vous pour qu'ils représentent leur tribu."
Alors, ils choisirent douze chefs parmi eux, neuf des Khazradjs et trois des Aws.
Ensuite, le Prophète, leur demanda de retourner à leurs camps. Ils entendirent le diable crier pour avertir les Qoraychites. Alors, 'Abbas ibn 'Obada ibn Nadlah dit : "Par Allah qui t'a envoyé avec la Vérité, si tu le veux, nous attaquerons demain les habitants de Minaa (les Qoraychites) avec nos sabres." Le Prophète, lui répondit : "Nous n’avons pas l’ordre de le faire. Retournez à vos camps." Alors, ils retournèrent à leurs camps et, le matin, un groupe de chefs Qoraychites vint les interroger à propos du serment d'allégeance qu'ils avaient prêté au Messager d'Allah, et du fait de l'appeler à émigrer. Alors, les polythéistes des tribus d’Aws et de Khazradj jurèrent de ne pas l'avoir fait lorsque les Musulmans se regardaient les uns les autres.
Les gens de Qoraych dont Al-Haarith ibn Hichaam ibn Al-Moghiira Al-Makhzoumi qui portait de nouvelles sandales, parlèrent. Alors, je dis à Abou Djaabir quelque chose dans le but de participer à cette conversation et de feindre de faire partie de ceux qui dénonçaient le serment d'allégeance : "Ô Abou Djaabir, ne peux-tu pas, lorsque tu es l'un de nos chefs, te choisir des sandales comme celles de ce jeune Qoraychite ?". Al-Haarith l'écouta, puis il ôta ses sandales et les jeta vers moi en me disant : "Par Allah, tu les porteras." Abou Djaabir dit : "Tais-toi, tu as fâché le jeune garçon. Rends-lui ses sandales." Je dis : "Non, par Allah, je ne les rendrai pas. Elles sont notre porte-bonheur. Si elles me portent bonheur, je garderai ses habits après l'avoir tué." (cf. Al-Albani).
Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Maître Mohammed,
ainsi que sur sa famille et ses compagnons !
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.