﷽
Sawda fille de Zam'ah
Depuis la mort de Khadija , les jours s'écoulaient, chargés du poids de la mission prophétique. Quant aux nuits, elles s'emplissaient du souvenir de la disparue. Ainsi, le Prophète demeurait sans compagne. De leurs côtés, ses compagnons observaient sur lui les effets de la tristesse. Ils auraient souhaité le voir briser sa solitude en se mariant le plus tôt possible.
Cependant, aucun des Compagnons ne prenait le courage de l'entretenir d'une éventuelle union. Il a fallu qu'un soir Khalwa Bint Hakim as-Salmiyya aille chez lui et lui dit : " Ô Envoyé d'Allah ! Je te vois plongé dans la plus totale des tristesses depuis la mort de Khadija."
Elle l'observa un moment, puis soudain, elle lui proposa de se remarier. Le Prophète la regarda en silence, écoutant la voix de son cœur plein de souvenir de la défunte. Il se rappela alors du jour, voilà plus de vingt ans, où Nafisa Bint Muniyya vint à lui pour lui parler de mariage et lui présenter une éventuelle union avec Khadija .
Quelque temps après, le Prophète leva la tête et dit : "Qui épouserais-je après Khadijah ?"
Mariage du Prophète
Khawla avait deux propositions à faire au Prophète : une vierge, à savoir Aïcha et une déjà mariée, mais séparée de son marie, c'est-à-dire Sawda Bint Zam'ah Ibn Qays Ibn Abd Shams Ibn Abd Waddi-l-'Amiriyyah.
Le Prophète donna son accord pour demander Sawda en mariage. Khawla se rendit aussitôt dans la maison de Zam'ah et se présenta devant Sawda en lui disant : " Ô Sawda ! Dieu a fait entrer chez toi le bien et la bénédiction !"
Etonnée de cette introduction emplie d'un bon présage, Sawda se demanda quelle nouvelle exceptionnelle Khawla allait lui communiquer. Elle ne tarda pas à apprendre que c'était l'Envoyé d'Allah qui la demandait en mariage. Elle n'arrivait pas à maîtriser sa stupeur mêlée d'étonnement et de joie. Elle répondit sans hésitation, mais d'une voix tremblante : "J'accepte cette demande. Mais va voir mon père et informe-le de cette démarche.
Khawla n'hésita pas un instant. Elle se rendit sur le champ chez le père qui était un vieil homme, fatigué par le poids des années.
" Mohamed Ibn Abd Allah Ibn Abd al-Muttallib m'a envoyé pour te demander la main de ta fille Sawda "
Le vieillard fut transporté de joie à cette annonce surprenante, mais il voulut connaître d'abords l'opinion de l'intéressée avant de faire la sienne. Celle-ci, bien sûr, lui donna, sans hésitation, une réponse affirmative. Aussi, le père de Sawda demanda-t-il à Khawla d'inviter Mohamed de venir le voir, afin d'officialiser cette union.
L'étonnement des gens
Le bruit circula dans la Mecque que Mohamed avait demandé en mariage Sawda fille de Zam'ah . Ils s'interrogeaient, un léger doute dans l'esprit : Sawda était non seulement veuve, mais âgée. En outre, elle n'était pas très belle. Il y avait une très grande différence entre elle et Khadija, belle, riche et convoitée par de grands notables mecquois. De plus, elle avait une haute stature dans le milieu Qurayshite.
Ce que ces gens ne comprenaient pas, c'est que le Prophète n'avait nullement l'idée de remplacer Khadija par Sawda ou par n'importe quelle autre femme. Sa première épouse était considérée par lui comme irremplaçable. Il recherchait surtout une femme qui pourrait tenir et organiser sa maison. Il songea qu'elle en était capable et remplissait des conditions honorables. En effet, Sawda avait émigré en Abyssinie avec son mari as-Sakran Ibn Amru Ash-Shams. Celui-ci mourut quelque temps après son arrivée dans cette terre étrangère. Ce fut ainsi que Sawda devint veuve, loin de sa patrie.
Le souvenir de l'émigration de Sawda
La présence de Sawda auprès du Prophète rappelait à celui-ci le petit groupe dont les membres quittèrent leurs maisons et abandonnèrent leurs biens pour traverser le désert et la mer avant d'arriver en Abyssinie. Ils fuyaient, avec leur religion, l'oppression des idolâtres mecquois.
Dans ce groupe d'émigrants, il y avait Malik Ibn Zam'ah, frère de Sadaw , As-Sakran Ibn Amr, son mari et fils de son oncle paternel, les deux frères de ce dernier Salit et Hatib, son neveu, fils de son frère, Abd Allah Ibn Suhayl. C'est-à-dire que ce n'était pas le veuvage et l'âge avancé de Sawda qui importaient à l'Envoyé d'Allah . C'était le fait qu'elle appartenait au premier groupe de musulmans qui avaient cru en sa mission prophétique.
Aussi s'imagina-t-il Sawda en train de faire ses adieux à sa terre natale, cette terre où elle passa la plus grande partie de son enfance. Elle partait vers un pays qu'elle n'avait jamais connu, avec des gens dont certains étaient de sa famille et d'autres ne l'étaient pas. Elle savait qu'elle allait à la rencontre d'un peuple dont l'arabe n'était pas la langue véhiculaire et dont l'Islam n'était pas leur religion. Tous ces événements exercèrent sur le Prophète des sentiments favorables à l'égard de cette émigrante qui a connu le veuvage en exil et qui était revenue dans son pays pour prendre de l'âge. Sa vieillesse ne comptait pas devant la vie dure et pénible que cette seconde épouse avait traversée.
Sawda, consciente de son état d'épouse
Voilà Sawda , épouse de l'Envoyé d'Allah . Elle ne manqua pas de se comparer à Khadija , la première femme, puis à Aicha , cette jeune fille dont le mariage était attendu d'un mois à un autre. Elle ne pouvait donc qu'être étonnée de son état et cela la remplissait de joie d'être l'épouse du Prophète .
Elle ne se faisait pas, pourtant, beaucoup d'illusions. Elle savait, par expérience, qu'entre son cœur et celui de son mari, il y avait une barrière infranchissable. C'est qu'elle faisait une distinction entre le Prophète et l'être humain qu'il était. Elle n'ignorait pas que ce n'était pas avec l'homme qu'elle allait vivre. C'était l'Envoyé d'Allah qui la prit comme épouse. Elle comprenait ainsi que ses liens avec lui n'étaient pas tissés d'amour, mais de bonté et de miséricorde de sa part.
Sawda n'était point perturbée par sa situation. Bien au contraire, elle était fière que l'Envoyé d'Allah la hisse à un rang si élevé. Il a fait d'une veuve et d'une femme âgée, la Mère des croyants. Cet honneur lui procurait beaucoup d'énergie et elle s'occupait, avec enthousiasme, de la maison de son époux et de ses filles.
Sawda ne ressentait ni amertume ni complexe d'infériorité. Elle était heureuse quand elle voyait le Prophète rire de sa démarche, car son corps corpulent la balançait d'un côté et de l'autre. De la même manière, il se réjouissait de la vivacité de son esprit et de son humour. Sawda lui dit un jour en plaisantant : " Cette nuit, j'ai prié derrière toi. Tu as mis tellement de temps dans ta prosternation que j'ai été amené à boucher mon nez, de crainte que le sang y coule. Cette parole fit sourire l'Envoyé d'Allah."
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.