﷽
La mort du Prophète
Bien qu’il fût le meilleur des hommes, le Prophète n’a pas échappé aux souffrances de la maladie avant la mort. Il a ainsi dû supporter des douleurs intenses comme l’a souligné ‘Aicha : "Je n’ai jamais vu quiconque souffrir autant de douleurs que le Messager d’Allah" (Rapporté par Boukhari et Mouslim).
D’ailleurs, Az Zuhri rapporte : "‘UbaydAllah ibn ‘Abdullah m’a informé que ‘Aicha et Ibn ‘Abbas ont dit : "Lors de ses derniers moments, le Messager d’Allah se mit à couvrir son visage avec une khamise lui appartenant. Quand il se sentait étouffé, il découvrait sa figure en s’écriant : "Que la malédiction d’Allah soit sur les juifs et les chrétiens ! Ils ont pris les tombes de leurs prophètes comme lieux de prière". Le Prophète mettait en garde contre de tels agissements" (Rapporté par Boukhari et Mouslim). Dans ce récit, nous relevons l’inquiétude du Prophète quant aux agissements de sa communauté après sa mort. Il a ainsi averti avant de mourir du fait qu’il ne faut pas prendre sa tombe comme lieu de culte comme l’ont fait les juifs et les chrétiens.
La mort du Prophète est particulière et se différencie des autres décès, par le fait qu’il savait qu’il allait mourir. Cela lui a été annoncé par Allah à travers l’interprétation de Sourate An-Nasr. Et il y avait un autre signe qui présagé la mort prochaine du Prophète est que Djibril lui fit réciter le Coran deux fois durant le mois de Ramadan de cette année-là.
Le Prophète avait 63 ans, il était bien fatigué ! Il avait traversé tellement d'épreuves : il avait été orphelin, il avait perdu son père, sa mère, son grand-père, son oncle, la mort de ses enfants, deux de ces filles lui avaient été renvoyées, divorcées des fils d'Abou Jahl, avec lesquels elles avaient été mariées avant la révélation. Il avait été frappé, insulté de tous les noms, rejeté par 26 tribus auxquelles il avait proposé de l'accueillir, la femme qui avait partagé 25 ans de sa vie et avait été pour lui un soutien considérable était morte, son honneur était entaché pendant un mois avec l'histoire de la trahison d'Aïcha, il avait mené près de 29 batailles en 8 ans, à 55 ans passés, dans des conditions d'extrême dureté à cause de l'environnement hostile, la chaleur et les longs trajets dans le désert d'Arabie ! Il avait été blessé à la tête d'un coup d'épée qui avait cassé son casque, faisant pénétrer son bout métallique dans sa joue ...
Tout cela fit qu'à 63 ans, il n'était plus capable d'accomplir les prières surérogatoires debout et les accomplissait donc assis. Lorsqu'on lui demanda : "Tu pries assis ? Qu'as-tu y a rassoul'Allah ?", Le Prophète répondit : "Je me suis fatigué à force de me soucier des gens."
Cette année-là, il sortit pour le pèlerinage d'adieu et répéta : "Ô gens ! Prenez de moi (en me regardant pour m'imiter) vos actes de dévotion, peut-être que vous ne me trouverez pas à cet endroit après cette année ! " et fut révélé le verset suivant :
Allah dit : "... J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j'agrée l'Islam comme religion pour vous ..." (Coran 5/3)
Les gens furent heureux en apprenant ce verset sauf Abou-Bakr qui pleura ! Lorsqu'on lui demanda ce qui le faisait pleurer, il répondit : "C'est (ce verset) l'annonce de la mort (faire-part de décès) du prophète ! C'est le faire-part du décès du prophète !". En effet, Abou Bakr avait du discernement, puisque si la religion était parachevée et le message fini, la mission du Prophète était arrivé à son terme et donc son existence sur terre aussi.
Le Prophète tomba gravement malade pendant treize jours...
Le Prophète a commencé à tomber malade avec un important mal de tête. Le Prophète a souhaité avoir l’accord de ses épouses avant de rester chez ‘Aïcha . C’est ainsi qu’il passa les derniers jours de sa vie, étant atteint par la maladie, chez son épouse ‘Aicha .
Aïcha, la mère des croyants relate ainsi : "Quand le Messager d’Allah s’affaiblit et que ses douleurs s’intensifièrent, il demanda la permission à ses épouses d’être soigné chez moi. Elles y consentirent. Il sortit, s’appuyant sur deux hommes, les pieds traînant sur le sol. Il se tenait entre ‘Abbas et un autre homme" (Rapporté par Boukhari)
C’est ainsi qu’elle est celle qui l’a assisté et qui a décrit sa maladie. Elle a ainsi rapporté concernant la douleur qu’il ressentait : "Lorsque le Messager d’Allah se plaignait de douleurs, il lisait sur lui-même les sourates protectrices (que sont les sourates An-nass, Al-ikhlas et Al-falaq) et soufflait. Lorsque sa maladie s’intensifia, c’est moi qui lisais sur lui, soufflais et passais ses mains sur lui en espérant leur bénédiction " (Rapporté par Boukhari et Muslim)
Neuf jours avant sa mort, le dernier verset est révélé :
Allah dit : "Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu'elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés." (Coran 2/281)
Huit jours avant sa mort, le Prophète dit : "Mes frères d'Ohod (les martyrs) me manquent ! Je veux leur rendre visite." Le Prophète alla les voir et leur dit : "Assalam aleykoum martyrs d'Ohod! Vous êtes les précurseurs et je suis, inch'Allah, le suivant."
Sur le chemin du retour, le Prophète se mit à pleurer, et ses compagnons lui demandèrent : "Qu'est-ce qui te fait pleurer ya rassoul'Allah?" Le Prophète répondit : "Mes frères me manquent !" On lui dit alors : "Ne sommes-nous pas tes frères ?" Le Prophète dit : "Non ! Vous êtes mes compagnons ! Mes frères sont des gens qui viendront après moi, croiront en moi alors qu'ils ne m'ont pas vu !"
Le Prophète , chez Aicha essuya la sueur de son front et dit : "La ilàha illa Làh! Certes, la mort à ses moments d'agonie."
Puis le Prophète demanda : "Qu'est-ce que ce bruit ?" (Le bruit venait de la mosquée, car sa maison n'est séparée de la mosquée que par une porte avec un rideau). On lui dit alors : "Les gens se sont rassemblés, ils ont peur pour toi ", le Prophète : "Emmenez-moi à eux !"
Une fois à la mosquée, le Prophète dit : "Ô gens ! On dirait que vous avez peur pour moi ?" Ils répondirent : "Oui ! Ô messager d'Allah ! " le Prophète répliqua : "Ô gens ! Mon rendez-vous avec vous n'est pas ici-bas ! Mon rendez-vous avec vous est aux abords du bassin (le jour du jugement dernier) ! Par Allah ! C'est comme si je le voyais de là où je suis ! Ô gens ! Par Allah ! Je ne crains pas la pauvreté pour vous ! Mais (bien au contraire), je crains pour vous (les mondanités de) la vie d'ici-bas ! (Je crains que) vous vous la disputiez comme ceux qui vous ont précédés, et qu'elle vous fasse périr comme elle les a fait périr!! Ô gens ! Je vous recommande de prendre soin de vos femmes ! Je vous recommande de prendre soin de vos femmes ! Ô gens ! Je vous en conjure pour la prière ! (Ne l'abandonnez pas !)
Ô gens ! Si j'ai fouetté (injustement) le dos de quelqu'un, voici mon dos, qu'il vienne me rendre la pareille ! Si j'ai souillé l'honneur de quelqu'un, voici mon honneur, qu'il me rende la pareille ! Si j'ai pris de l'argent à quelqu'un, voici mon argent, qu'il me le reprenne et qu'il ne craigne pas la rancune, elle n'est pas dans ma nature !Jusqu'à ce que je retrouve Allah avec une âme saine et pure. " Puis le Prophète a dit : "Ô gens ! Allah a proposé à un serviteur de choisir entre la vie d'ici-bas et la rencontre d'Allah et il a choisi la rencontre d'Allah !"
Seul Abou bakr comprit que le serviteur dont le Prophète parlait était lui-même, alors il se leva, coupa la parole au Prophète et lui dit : "Je sacrifie tout mon avoir pour toi ! Je sacrifie mon père pour toi ! Je sacrifie ma mère pour toi ! Je sacrifie mon enfant pour toi !"
Les gens ont regardé Abou bakr avec désapprobation et réprimande (car il avait interrompu le Prophète ce qui était un véritable sacrilège !. D'ailleurs les compagnons , dans les récits, utilisaient tous la même formule pour décrire à quel point ils étaient attentifs lorsque le Prophète commençait un prêche : "Nous l'écoutions (et nous ne bougions pas) comme si nous avions (chacun) un oiseau sur la tête (et que nous craignions qu'il ne s'envolât, effrayé, si nous bougions.
Le Prophète leur a dit : Ô gens ! Laissez Abou bakr ! (ne le réprimandez pas !) par Allah ! Aucun d'entre vous ne nous a rendu service sans qu'on l'ait récompensé ! Sauf Abou bakr ! Je n'ai pas pu le récompenser, alors j'ai laissé sa récompense à Allah !
Puis, le Prophète leva les mains et fit des invocations : "Qu'Allah vous mette à l'abri ! Qu'Allah vous assiste ! Qu'Allah vous honore ! Qu'Allah vous préserve ! Qu'Allah vous consolide ! Ô gens ! Passez mon salam à quiconque me suivra de ma oumma jusqu'au jour du jugement dernier !"
Puis, le Prophète retourna chez lui, sa douleur s'intensifia. Il s'allongea tellement il était épuisé. Il vit dans la bouche de son beau-frère, Abdel-Rahmane ben Abou Bakr , un Siwak, (appelé aussi souek, souak, meswak) ou "bois d'araq (bâton d’arak), est la racine de l'arbuste Salvadora persica utilisée comme brosse à dents naturelle. Mais il fut incapable de le lui demander. Aïcha , avec sa bienveillance, vit sur quoi le regard du Prophète était tombé, alors elle retira le siwak de la bouche de son frère et le mit dans la bouche du Prophète , mais il fut incapable de se frotter les dents avec car celui-ci était dur et le Prophète agonisait. Donc Aïcha reprit le siwak et le mit dans sa bouche, à elle, pour le mouiller et le rendre moins dur, puis elle le remit dans la bouche du Prophète . Le prophète demanda qu'on le laisse seul avec Aïcha , qui vint à côté de lui, et il posa sa tête sur la poitrine de sa femme.
Cela montre aussi toute l'affection et l'amour qu'il y avait dans ce couple. Puis, le Prophète leva la main et dit : "Plutôt la compagnie du Très Haut ! Plutôt la compagnie du Très Haut !"
En fait, ce qui se passa, c'est que Djibril entra et salua le Prophète : "Assalam aleyk y a rassoul'Allah!" Et le Prophète répondit : "Wa 'aleyk Salam y a Djibril !".
Puis, Djibril dit au Prophète : "L'ange de la mort est à la porte, il demande l'autorisation d'entrer et il ne la demandera à personne après toi." Le Prophète lui dit : "Autorise-le à entrer y a Jibril!" (Aïcha entendit cela et comprit que l'ange de la mort était présent).
L'ange de la mort entra et dit : "Assalam aleyk y a rassoul'Allah! Allah m'a envoyé te proposer de choisir entre la vie ici-bas et la rencontre avec Allah."
Malgré l'agonie, le Prophète leva la main et dit : "Plutôt la compagnie du Très Haut ! Plutôt la compagnie du Très Haut !"
L'ange de la mort vint, alors à côté de la tête du Prophète et dit : "Ô toi, bon esprit ! Esprit de Mohamed ben Abdallah ! Sors vers l'agrément et les bonnes grâces d'un Dieu satisfait, non fâché (contre toi) !"
La main du Prophète tomba ! Et sa tête devint lourde dans les bras de Aïcha .
Aïcha raconta : "Je sus qu'il était mort, mais je ne savais pas quoi faire ! Alors j'écartai le rideau qui séparait ma maison de la mosquée, seul le Prophète empruntait cette issue qui donnait sur la mosquée, à chaque fois que le rideau était écarté les gens voyaient apparaître le Prophète , mais pas cette fois-ci. J'entrai chez les hommes réunis à la mosquée et je criai : Le Prophète est mort ! Le prophète est mort ! Toute la mosquée éclata en sanglots et aucun d'eux ne trouva la force de se lever de sa place !"
Voilà ! Le Prophète est mort !
Le Prophète est mort ! Il a été mis en terre et couvert de terre sur place... dans le même lieu de sa mort.
Vous venez de lire des extraits de la transcription de la conférence "L'amour du prophète" donnée par Amr Khaled.
Voir aussi : Khassais al-Moustapha bayna al-ghoulouw wa al-djafa par as-Sadiq ibn Muhammad
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.