﷽
Le Prophète Youssouf
(Joseph)
Jacob avait douze garçons, premiers ancêtres des douze tribus des Enfants d'Israël. Le plus noble, c'est-à-dire plus auguste et, le plus célèbre d'entre eux, était Joseph . Joseph (Youssouf en arabe), à l'instar d'Abraham (Ibrahim) et de Jonas (Younous), fait partie des prophètes dont le Coran relate brillamment l’histoire. Cette Sourate, qui porte son nom raconte non seulement un récit passionnant, mais dégage aussi une morale aux multiples sens qui devraient servir d’exemple à tout croyant.
C’est l’histoire du Prophète Youssouf (Joseph) fils de Jacob (Yacoub), connu également dans les écritures juives et chrétiennes. Allah révéla cette histoire à notre Prophète Mohammed lorsqu’un Israélite lui demanda ce qu’il savait sur Youssouf (Joseph) 1. Les histoires, dans le Coran, sont généralement réparties sur plusieurs versets et plusieurs sourates. Mais l’histoire de Youssouf est unique, car elle fut révélée en une seule sourate, du début à la fin. Cette sourate nous apprend les joies, les peines et les diverses épreuves de Youssouf et nous fait découvrir le déroulement de sa vie sur plusieurs années, tandis qu’il s’arme de patience et de piété, pour sortir victorieux de cette incroyable saga. L’histoire de Youssouf débute par un rêve et se termine par l’interprétation de ce rêve. À la différence de la Bible, le Coran, comme à son habitude, ne s’attarde pas sur les détails historiques. Par son universalité, il les néglige volontairement au profit de l’engagement spirituel.
Allah dit : "Nous te racontons le meilleur récit, grâce à la révélation que Nous te faisons dans ce Coran même si tu étais qu’auparavant du nombre des inattentifs (à ces récits)." (Coran 12/3)
Les histoires du Prophète Youssouf (Joseph) dans le Coran commence par Youssouf (Joseph) raconte un rêve prémonitoire à son père, dans lequel il voit onze étoiles, le soleil, ainsi que la lune se prosterner devant lui. Jacob le met alors en garde de ne pas révéler ce songe à ses frères, ces derniers pouvant se sentir vexés et attenter à sa vie. Son père l’écouta attentivement et son visage devint rayonnant de joie, car Youssouf (Joseph) venait de lui raconter un rêve qui parlait de la réalisation d’une prophétie.
Allah dit : "Quand Joseph dit à son père : « Ô mon père ! J’ai vu (en songe), onze étoiles, et aussi le soleil et la lune ; je les ai vus prosternés devant moi." (Coran 12/4)
Youssouf (Joseph) avait onze frères ; son père était le prophète Jacob et son arrière-grand-père était nul autre que le prophète Abraham . Jacob interpréta ce rêve comme signifiant que Youssouf (Joseph) serait celui de ses fils qui continuerait de porter la " lumière de la maison d'Allah"2, ce qui voulait dire qu’il fallait garder bien vivant l’appel d’Abraham à n’adorer qu’un seul et unique Dieu. Mais la joie, sur le visage de Jacob , s’estompa aussi vite qu’elle était apparue et il implora son fils de ne rien mentionner de son rêve à ses frères. Alors Jacob dit à Youssouf :
Allah dit : "Ô mon fils, dit-il, ne raconte pas ta vision à tes frères car ils monteraient un complot contre toi ; le Diable est certainement pour l’homme un ennemi déclaré. Ainsi ton Seigneur te choisira et t’enseignera l’interprétation des rêvés, et Il parfera Son bienfait sur toi et sur la famille de Jacob, tout comme Il l’a parfait auparavant sur tes deux ancêtres, Abraham et Isaac, car ton Seigneur est Omniscient et Sage. " (Coran 12/5-6).
La trahison
Il était en proie à une grande crainte. Les onze frères de Youssouf (Joseph) étaient déjà jaloux de lui, car ils voyaient bien l’affection particulière que lui portait leur père. Jacob était un prophète, un homme soumis à Allah et il traitait les membres de sa famille et de sa communauté avec la plus grande équité, avec respect et amour ; mais malgré lui, son cœur était attiré par les belles qualités de Youssouf (Joseph) . Ce dernier avait également un frère plus jeune, Benjamin, qui, à cette époque, était trop jeune pour avoir pu participer, avec ses grands frères, au coup monté contre Joseph.
Youssouf (Joseph) et Benjamin étaient les fils de la seconde épouse de Jacob . Ses autres garçons se considéraient comme des hommes, car ils étaient plus âgés et plus forts, tandis qu’ils voyaient Youssouf (Joseph) et Benjamin comme trop jeunes et ne faisant pas vraiment partie de leur vie familiale. Ils étaient incapables de comprendre pourquoi leur père les aimait tant. Le diable les amena à penser qu’ils avaient raison de vouloir tuer Joseph, avec l’intention de se repentir, par la suite !
Allah dit : "quand ceux-ci dirent : "Joseph et son frère sont plus aimés de notre père que nous, alors que nous sommes un groupe bien fort. Notre père est dans un tort évident. Tuez Joseph ou bien éloignez-le dans n’importe quel pays, afin que le visage de votre père se tourne exclusivement vers de vous, et que vous soyez après cela des gens de bien". " (Coran 12/8-9)
Quand les frères aînés de Youssouf (Joseph) demandèrent la permission de leur père pour emmener Youssouf (Joseph) avec eux dans le désert (pour jouer, disaient-ils), la crainte envahit le cœur de Jacob . Il soupçonna immédiatement une trahison et exprima alors la crainte que le loup ne dévore Youssouf (Joseph) . Il leur dit :
Allah dit : "Il dit : "Certes, je m’attristerais que vous l’emmeniez ; et je crains que le loup ne le dévore dans un moment où vous ne ferez pas attention à lui." " (Coran 12/13)
Mais le diable œuvre de manière très subtile et, avec ses paroles, Jacob fournit inconsciemment à ses fils un motif parfait pour expliquer la future disparition de Youssouf (Joseph) . Le père finit tout de même par accepter et Youssouf (Joseph) partit avec ses frères dans le désert.
Les frères de Youssouf (Joseph) revinrent chez leur père en larmes. L’obscurité de la nuit n’avait d’égale que la noirceur de leurs cœurs. Les mensonges sortirent aisément de leurs bouches, mais Jacob n’était pas dupe.
Allah dit : " Et lorsqu'ils l'eurent emmené, et se furent mis d'accord pour le jeter dans les profondeurs invisibles du puits. Nous lui révélâmes : "Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu'ils s'en rendent compte." Et ils vinrent à leur père, le soir, en pleurant. Ils dirent : "Ô notre père, nous sommes allés faire une course, et nous avons laissé Joseph auprès de nos effets ; et le loup l'a dévoré. Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité." Ils apportèrent sa tunique tachée d'un faux sang. II dit : "Vos âmes, plutôt, vous ont suggéré quelque chose ... (II ne me reste plus donc) qu'une belle patience ! C'est Allah qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez ! " (Coran 12/15-18).
Le salut d'Allah
Youssouf (Joseph) est ensuite récupéré par des caravaniers qui décident de le vendre comme esclave.
Allah dit : "Or, vint une caravane. Ils envoyèrent leur chercheur d'eau, qui fit descendre son seau. II dit : "Bonne nouvelle ! Voilà un garçon !" Et ils le dissimulèrent (pour le vendre) telle une marchandise. Allah cependant savait fort bien ce qu'ils faisaient. Et ils le vendirent à vil prix : pour quelques dirhams comptés. Ils le considéraient comme indésirable. Et celui qui l'acheta était de l'Égypte. Il dit à sa femme : "Accorde-lui une généreuse hospitalité. II se peut qu'il nous soit utile ou que nous l'adoptions comme notre enfant". Ainsi avons-Nous raffermi Joseph dans le pays et Nous lui avons appris l'interprétation des rêves. Et Allah est Souverain en Son Commandement : mais la plupart des gens ne savent pas. Et quand il eut atteint sa maturité, Nous lui accordâmes sagesse et savoir. C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants." (Coran 12/19-22)
Une fois que les frères de Joseph virent les hommes de la caravane partie avec leur frère, ils les rejoignirent et leur dirent que cet enfant était un esclave fugitif. Ils le leur vendirent pour une somme dérisoire.
L'esclavage
Il est alors acheté par un Égyptien du nom de "Al Aziz" le grand intendant d’Égypte, qui en fait son intendant. Arrivé à l'âge adulte, Youssouf (Joseph) éblouit tout le monde par sa beauté physique, à tel point que la jeune femme de son maître, prénommée Zulaikha par la Tradition, le sollicita de sa personne. Youssouf (Joseph) repousse en permanence ses avances, si bien qu'elle finit par l'accuser d'avoir tenté de la violer.
Allah dit : "Or, celle (Zulikha) qui l’avait reçu dans sa maison essaya à le séduire. Elle ferma bien les portes et dit : "Viens, (je suis prête pour toi !)" - il dit : Qu'Allah me protège ! C'est mon maître qui m'a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas". (Coran 12/23)
Le refus de Youssouf , cependant, ne fit qu’intensifier le désir de cette femme. Il tenta de s’échapper et ils se mirent à courir tous deux vers la porte. L’épouse d’al-Aziz attrapa la chemise de Youssouf et la déchira par derrière. Juste à ce moment, la porte s’ouvrit et Al-Aziz entra dans la pièce. Immédiatement, sans aucune hésitation, son épouse tenta de renverser la situation. Elle s’écria : ..." Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison, ou un châtiment douloureux ? "... (Coran 12/25). Elle proféra ce mensonge avec la plus grande facilité et suggéra que l’on jette Youssouf en prison. Youssouf tenta de se défendre et dit : " C’est elle qui a voulu me séduire. "... (Coran 12/26). Heureusement, un membre de leur famille qui passait par là et qui fut mis au fait de la situation offrit de régler ce dilemme.
Allah dit : ..."Et un témoin de la famille de celle-ci témoigna : "Si sa chemise (a lui) est déchirée par devant, alors c'est elle qui dit la vérité, tandis qu’il est du nombre des menteurs. Mais si sa tunique est déchirée par derrière, alors c’est elle qui mentit, tandis qu’il est du nombre des véridiques. " (Coran 12/26-27)
Sa chemise était effectivement déchirée par derrière, ce qui signifiait qu’il avait tenté de s’échapper et qu’elle l’avait poursuivi et rattrapé par la chemise. Al-Aziz, bien que clairement en colère contre son épouse, était surtout soucieux d’étouffer cette affaire. Il ne voulait pas que son nom et son statut soient souillés par un scandale. Il demanda à Youssouf de garder le silence et conseilla à sa femme de se repentir à Allah . Cela aurait dû marquer la fin de l’affaire, mais comme c’est souvent le cas dans la haute société, les gens ont beaucoup de temps libre à passer autour d’une table, à jaser et à s’échanger les derniers potins.
Les tentatives de Zulikha se répétèrent plusieurs fois. La dernière eut lieu lorsqu’elle rassembla les femmes de la ville afin que ces dernières voient le bel homme dont elle était éprise. Zulikha demanda à Youssouf (Joseph) , en présence de ces femmes, d’accepter de forniquer avec elle, brisant ainsi le voile de la pudeur.
Allah dit : " Elle dit : "Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez. J’ai essayé de le séduire, mais il s’en défendit fermement. Or, s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés." (Coran 12/32)
Elle le menaça ensuite de le faire emprisonner s’il n’accomplissait pas l’acte ignoble qu’elle lui demandait. Youssouf (Joseph) s’est exprimé en voulant dire que la prison était plus facile à supporter, et moins dure que de se rendre coupable de ce péché.
Allah dit : " Il dit :"Ô mon Seigneur ! La prison m’est préférable à ce à quoi elles m’invitent. Et si Tu n’écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants. " (des pécheurs) (Coran 12/33)
Le ministre et son conseil prirent la décision, malgré les preuves manifestes de l’innocence de Youssouf (Joseph) , de l’emprisonner afin que la nouvelle ne se répande pas et afin d’empêcher tout contact entre Zulikha et Youssouf (Joseph) jusqu’à ce que cette affaire soit oubliée. Ainsi Youssouf (Joseph) fut emprisonné sans qu’aucune faute ne lui soit imputable. Il enseignait aux prisonniers l’Islam et les incitait à y entrer. Il avait les caractères de l’excellence. En effet, lorsqu’un prisonnier tombait malade, il lui rendait visite et l’aidait. Youssouf (Joseph) faisait une collecte pour celui qui était dans le besoin. Il priait toute la nuit et grâce à lui la prison était purifiée. Les prisonniers et le personnel de la prison le trouvaient de bonnes compagnies. Le gardien principal de la prison l’a aimé aussi, et lui facilita son séjour en prison.
Allah a préservé Ses Prophètes honorés de commettre de grands péchés exprimant une bassesse de caractère tant avant l’avènement de leur mission Prophétique qu’après. On compte parmi ces prophètes éminents et préservés, le Prophète Youssouf qui était d’une extrême beauté. Allah avait fait entrer Youssouf dans la maison de la deuxième plus importante personne d’Égypte. Aziz était plus qu’un premier ministre : il était également le trésorier d’Égypte. Allah établit donc Youssouf dans ce pays, afin de lui enseigner la sagesse et l’interprétation des rêves. Le Diable suggéra de mauvaises pensées à Zulikha (la femme du ministre). Elle voulut en effet commettre l’adultère avec Youssouf . Mais le Prophète Youssouf étant un envoyé d'Allah, il ne commet pas la fornication et n’envisage pas même un instant de commettre une telle abomination. Au contraire, il exhorta Zulikha en la menaçant du châtiment d'Allah et il ne lui obéit pas en ce qu’elle avait demandé.
Séduction, tentation et prison
Après cette aventure, les reproches et les critiques des femmes d'Égypte et des commérages en ville vont bon train. Alors, Zulikha pour justifier son geste convia à un banquet et offrir des fruits qui nécessitaient l'emploi de couteaux à toutes ses femmes.
Allah dit : " Et dans la ville, des femmes dirent : "La femme d'Al-'Azize essaye de séduire son valet ! Il l'a vraiment rendue folle d'amour. Nous la trouvons certes dans un égarement évident. Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya (des invitations) et prépara pour elles une collation ; et elle remit à chacune d'elles un couteau. Puis elle dit : "Sors devant elles, (Joseph !)" Lorsqu'elles Ie virent, elles l'admirèrent, se coupèrent les mains et dirent : "A Allah ne plaise ! Ce n'est pas un être humain, ce n'est qu'un ange noble !" Elle dit : "Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez. J'ai essayé de le séduire, mais il s'en défendit fermement. Or, s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés." (Coran 12/30-32)
Même après la preuve de l'innocence de Joseph et tout en sachant qu'ils commettaient une injustice, al-'Aziz et son épouse ont jugé qu'il valait mieux le mettre en prison afin d'étouffer le scandale et de faire croire aux gens que c'était lui qui a essayé de séduire Zulikha. Mais Allah en avait décidé ainsi et a préservé Joseph de leur compagnie.
L’interprétation des rêves
Allah dit : "Son Seigneur l'exauça donc, et éloigna de lui leur ruse. C’est Lui, vraiment, qui est l'Audient et l'Omniscient. Puis, après qu'ils eurent vu les preuves (de son innocence) il leur sembla qu’ils devaient l’emprisonner pour un temps." (Coran 12/34-35)
Emprisonnés avec Youssouf (Joseph) , deux hommes reconnurent sa piété et sa droiture, l'un d'eux était le serveur du roi et l'autre son boulanger. Les deux faisaient des rêves récurrents qui les troublaient et ils espéraient que Youssouf (Joseph) pourrait les interpréter pour eux. L’un d’eux se voyait, en rêve, presser du raisin pour en faire du vin, tandis que l’autre rêvait qu’il portait sur sa tête du pain que des oiseaux venaient manger. Youssouf (Joseph) leur dit : "Je vais vous dire ce que signifient ces rêves avant même que ne soit servi votre prochain repas."
Allah dit :"La nourriture qui vous est attribuée ne vous parviendra point, dit-il, que je ne vous aie avisés de son interprétation (de votre nourriture) avant qu'elle ne vous arrive. Cela fait partie de ce que mon Seigneur m'a enseigné. Certes, j'ai abandonné la religion d'un peuple qui ne croit pas en Allah et qui nie la vie future ". Et j'ai suivi la religion de mes ancêtres, Abraham, Isaac, Jacob. Il ne nous convient pas d'associer à Allah quoi que ce soit. Ceci est une grâce d'Allah sur nous sur tout le monde ; mais la plupart des gens ne sont pas reconnaissants." (Coran 12/37-38)
Ainsi, il leur expliqua que c’était l’Islam la religion qui, dans l’au-delà, allait les sauver du séjour éternel dans le feu de l’Enfer. Puis, Youssouf (Joseph) dit à celui qui donnait à boire au roi : "Quel beau rêve que celui que tu as fait ! Concernant la beauté des raisins, cela correspond à ton état. Les trois branches, quant à elles, correspondent à une durée de trois jours après laquelle le roi va te réhabiliter et te redonner la place que tu occupais auprès de lui et même davantage. Quant au boulanger, il lui dit : "Quel mauvais rêve que le tien ! Dans trois jours, tu seras invité, tu seras attaché à un poteau et les oiseaux viendront se repaître de ta tête. C’est alors que le boulanger lui dit : "Par Allah, je n’ai rien vu en rêve !" Youssouf (Joseph) lui répondit alors ! "Que tu aies vu ou que tu n’aies rien vu comme tu le prétends, la chose au sujet de laquelle vous m’avez interrogé a été décrétée. "
Allah dit : "Ô mes deux compagnons de prison ! L’un de vous donnera du vin à boire à son maître ; quant à l’autre, il sera crucifié et les oiseaux mangeront de sa tête. L’affaire sur laquelle vous me consultez est déjà décidée. " (Coran 12/41)
Puis Youssouf (Joseph) s’adressa à celui qui donnait à boire au roi en disant ce qui signifie : " Parle de moi auprès du roi et raconte-lui ce que tu as vu et parle-lui de ma connaissance de l’interprétation des rêves. Informe-le de l’injustice que je subis à être emprisonné alors que je suis innocent de tout crime. " Les deux prisonniers sortirent trois jours plus tard comme Youssouf l’avait annoncé. Le boulanger fut exécuté et celui qui versait à boire au roi retrouva sa fonction auprès du roi. Mais le serviteur oublié par la volonté d'Allah ou l'influence du Diable, de transmettre au roi ce que Youssouf (Joseph) lui avait demandé de dire. Aussi, Youssouf (Joseph) resta encore sept années en prison.
Allah dit : " Et il dit à celui des deux dont il pensait qu'il serait délivré : "Parle de moi auprès de ton maître". Mais le Diable fit qu'il oublia de rappeler (Ie cas de Joseph) à son maître. Joseph resta donc en prison quelques années." (Coran 12/42)
Les gens du Livre racontent : Une nuit, le roi rêva qu’il se tenait sur le bord du Nil et qu’il voyait sept vaches grasses sortir de l’eau, suivies de sept vaches maigres. Puis, les sept vaches maigres dévorèrent les sept vaches grasses. Ensuite, le rêve se modifia et il vit sept épis verts pousser sur les berges du Nil. Ils disparurent sous le sable et, au même endroit, poussèrent sept épis secs. Le roi se réveilla en état de choc, terrifié, et envoya chercher ses sorciers, ses prêtres et ses ministres. Aucun n’arriva à interpréter son rêve et ils conclurent tous qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar. L’ancien compagnon de prison de Youssouf (Joseph) entendit parler du rêve en question et se souvint de Youssouf (Joseph) . Avec la permission du roi, il se rendit à la prison et demanda à Youssouf (Joseph) d’interpréter le rêve.
Allah dit : "Alors (Joseph dit) : "Vous sèmerez pendant sept années consécutives. Tout ce que vous aurez moissonné, laissez-le en épi, sauf le peu que vous consommerez. Viendront ensuite sept années de disette qui consommeront tout ce que vous aurez amassé pour elles sauf le peu que vous aurez réservé (comme semences). Puis, viendra après cela une année où les gens seront secourus (par la pluie) et iront au pressoir. " (Coran 12/47-49)
Le roi fut stupéfait de cette interprétation ; non seulement Youssouf (Joseph) lui avait-il donné la signification de son rêve, mais il avait en plus recommandé un plan d’action. Le roi demanda à ce que Youssouf (Joseph) soit amené devant lui. Mais Youssouf (Joseph) refusa de quitter la prison et insista pour que le messager retourne auprès du roi et lui demande : Quelle était la raison qui poussa les femmes à se taillader les mains ? "(Coran 12/50) Youssouf (Joseph) ne voulait pas quitter la prison avant que son innocence ne soit prouvée et que sa réputation ne soit rétablie.
Allah dit : "Alors, (le roi leur) dit : "Qu’est-ce donc qui vous a poussées à essayer de séduire Joseph ? " Elles dirent : "A Allah ne plaise ! Nous ne connaissons rien de mauvais contre lui." Et la femme d'Al-'Azize dit : "Maintenant la vérité s'est manifestée. C’est moi qui ai voulu le séduire. Et il c'est lui, vraiment, qui est du nombre des véridiques." (Coran 12/51)
Une fois son innocence établie, Youssouf (Joseph) fut amené devant le roi. Après avoir entendu les paroles de Youssouf (Joseph) , le roi fut encore plus impressionné par sa personne et lui octroya une position de haut rang.
Allah dit : " Et (joseph) dit : " Assigne-moi les dépôts de ce territoire : je suis bon gardien et connaisseur ". " (Coran 12/55).
Retrouvaille
Retrouvaille des frères
Durant les sept années de prospérité, Youssouf (Joseph) prépara le pays à affronter la famine à venir. La sécheresse et la famine que Youssouf (Joseph) avait prédite affecta non seulement l’Égypte, mais les pays limitrophes, incluant celui où vivaient Jacob et ses fils. Youssouf (Joseph) administra si bien les affaires d’Égypte qu’il y eut suffisamment de céréales en réserve pour nourrir le peuple d’Égypte et ceux des pays limitrophes. Comme la vie devenait de plus en plus difficile et la nourriture, de plus en plus rare, les gens commencèrent à affluer en Égypte pour acheter du grain, que Youssouf (Joseph) leur vendait à très bon prix.
Les dix frères de Youssouf (Joseph) vinrent faire des réserves en Égypte. Lorsqu’ils se retrouvèrent en présence de Youssouf (Joseph) , ils ne le reconnurent pas. Celui-ci regarda ses frères et c’est à ce moment qu’il sentit à quel point son père et son jeune frère, Benjamin, lui manquaient. Il les salua de manière respectueuse, leur posa des questions sur leur famille et leur pays et leur expliqua que les rations de grain étaient distribuées par personne présente. Par conséquent, s’ils avaient amené avec eux leur jeune frère, ils auraient reçu une ration de plus. Youssouf (Joseph) espérait ainsi les encourager à amener Benjamin avec eux et il alla même jusqu’à dire que sans leur jeune frère, ils ne recevraient rien du tout.
Allah dit : "Et si vous ne me l’amenez pas, alors il n’y aura plus de provisions pour vous, chez moi, et vous ne m’approcherez plus." (Coran 12/60).
Lorsqu’ils retournèrent chez leur père, le Prophète Jacob , ils lui expliquèrent que nul grain ne leur serait remis, à moins qu’ils n’y retournent avec leur frère Benjamin. Ce dernier était devenu très proche de son père, surtout après la disparition de Youssouf (Joseph) . Se souvenant de la perte de son fils, Jacob ne voulut pas se séparer de Benjamin. Mais encore une fois, ses fils lui promirent de prendre grand soin de leur jeune frère et, à nouveau, Jacob sentit son cœur se serrer. Les frères découvrirent alors que leurs marchandises qu’ils avaient troquées pour le grain leur avait été secrètement restituées.
Jacob avait totalement confiance en Allah et leur donna donc la permission d’emmener Benjamin avec eux à la seule condition qu’ils jurent, au nom d'Allah, de le protéger. Bien que Jacob fût particulièrement proche de ses fils Youssouf (Joseph) et Benjamin, il aimait tous ses fils. Ils étaient forts et compétents, mais Jacob craignait que quelque chose ne leur arrive sur la route. Pour minimiser les risques, il leur fit promettre d’entrer dans la ville par différentes portes. Il leur dit :
Allah dit : "Et il dit : "Ô mes fils ! n’entrez pas par une seule porte, mais entrez par portes séparées. Je ne peux cependant vous être d’aucune utilité contre les desseins d'Allah. La décision n’appartient qu’à Allah : en Lui je place ma confiance. Et que ceux qui placent leur confiance la placent en lui" " (Coran 12/67)
Les fils de Jacob retournèrent en Égypte, entrèrent par différentes portes et se rendirent voir Youssouf (Joseph) pour récupérer les provisions promises. Au cours de cette rencontre, Youssouf (Joseph) prit Benjamin à part et lui révéla qu’il était son frère disparu depuis longtemps. Les deux s’enlacèrent, le cœur rempli de joie. Après avoir donné leur grain à ses frères, Youssouf (Joseph) fit en sorte que l’on place secrètement une coupe dans laquelle il buvait et qui lui servait à peser la nourriture pour les gens dans le sac de Benjamin et, selon son plan, quelqu’un s’écria alors : ... "... "Caravaniers ! Vous êtes des voleurs. " (Coran 12/70).
La coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Ses frères comprirent immédiatement que le ministre (Youssouf (Joseph) ) se conformerait à leur loi à eux (sous la loi du prophète Jacob , celui qui vole devient esclave) et garderait Benjamin comme esclave. Cela les contraria grandement, comme on peut l’imaginer. Ils ne se voyaient pas retourner chez leur père sans leur jeune frère. L’un des frères offrit même de faire transférer le châtiment sur lui et d’être pris comme esclave à la place de Benjamin, mais l’offre fut refusée. Un autre frère, probablement l’aîné, choisit de demeurer en Égypte pendant que les autres retourneraient chez eux pour faire face à leur père. Lorsque les autres frères arrivèrent chez eux, ils se rendirent immédiatement auprès de leur père et dirent :
Allah dit : "Retournez à votre père et dites : "Ô notre père, Ton fils a volé. Et nous n'attestons que ce que nous savons. Et nous n'étions nullement au courant de l'inconnu. Et interroge la ville où nous étions, ainsi que la caravane dans laquelle nous sommes arrivés. Nous disons réellement la vérité." (Coran 12/81-82)
Et cette fois, il refusa de les croire. Jacob venait de passer des années à pleurer Youssouf (Joseph) et à placer toute sa confiance en Allah. Lorsque cette nouvelle épreuve survint, sa première réaction fut de se résigner à la patience. Il savait, sans le moindre doute, que le destin de son fils bien-aimé était entre les mains d'Allah. Il se souvint de Youssouf (Joseph) et pleura jusqu’à tomber malade et même jusqu’à perdre la vue. Ses fils, devant son chagrin et sa douleur qui ne le quittaient plus, s’inquiétaient pour lui. Il ordonna à ses fils de retourner en Égypte afin de retrouver Joseph et Benjamin.
Allah dit : " Ô mes fils ! Partez et enquérez-vous de Joseph et de son frère. Et ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Ce sont seulement les gens mécréants qui désespèrent de la miséricorde d'Allah". (Coran 12/87)
Retrouvaille et déclaration
Retrouvaille et déclaration de Youssouf
Les fils de Jacob entamèrent à nouveau le long voyage jusqu’en Égypte. La famine avait beaucoup affecté les régions environnantes et les gens étaient pauvres et faibles. Lorsque ses frères se retrouvèrent à nouveau devant Youssouf (Joseph) , ils étaient, eux aussi, des pauvres. Et ils étaient si affaiblis, qu’ils se trouvèrent forcés de demander la charité. Ils dirent :
Allah dit : "Et lorqu'ils s'introduisirent auprès (Joseph) ils dirent : "Ô al-'Azize, la famine nous a touchés, nous et notre famille, et nous venons avec une marchandise sans grande valeur. Donne-nous une pleine mesure, et fais-nous la charité. Certes, Allah récompense les charitables !" (Coran 12/88)
Youssouf (Joseph) ne pouvait supporter de voir sa famille dans une telle situation, même si les hommes qu’il avait devant lui l’avaient trahi. Il les regarda puis, ne pouvant plus garder son secret.
Allah dit : "Il dit : "Savez-vous ce que vous avez fait de Joseph et de son frère alors que vous étiez ignorants ? (injustes)"(Coran 12/89)
C’est alors que ses frères le reconnurent, non pas par ses traits, mais parce que personne d’autre ne pouvait connaître l’histoire de Youssouf (Joseph), sinon Youssouf (Joseph) lui-même. Youssouf (Joseph) dit :
Allah dit : "... - Il dit : "Je suis Joseph, et voici mon frère. Certes, Allah nous a favorisés. Quiconque craint et patiente… Et très certainement, Allah ne fait pas perdre la récompense des bienfaisants." (Coran 12/90)
À travers les épreuves et les tribulations, Youssouf (Joseph) , comme son père, avait trouvé réconfort et soutien dans la soumission à Allah. Il comprenait maintenant ce qu’était la véritable patience, qualité étroitement liée à la miséricorde et à la piété. Il regarda ses frères, qui tremblaient :
Allah dit : Il dit : "Pas de récriminations contre vous aujourd'hui ! Qu'Allah vous pardonne. C'est lui Le Miséricordieux des miséricordieux." (Coran 12/92).
Réunification
Youssouf (Joseph) ordonna à ses frères de retourner chez leur père et de passer une de ses vieilles chemises (à Youssouf (Joseph) ) sur le visage de Jacob , spécifiant que cela lui ferait recouvrer la vue. Au même moment, à des centaines de kilomètres de là, Jacob leva la tête vers l’horizon et dit, aux gens autour de lui, qu’il arrivait à percevoir la présence de Joseph. C’est là un des miracles du prophète Joseph, rendu possible par Allah . Lorsque les frères de Joseph arrivèrent, ils allèrent immédiatement passer la chemise de Joseph sur le visage de leur père, qui recouvra spontanément la vue. Il s’écria alors :
Allah dit : "... " Ne vous ai-je pas dit que je sais, par Allah, ce que vous ne savez pas ? " (Coran 12/96).
La famille du Prophète Jacob rassembla ses effets et partit pour l’Égypte. Jacob d’impatienté à l’idée de revoir ses deux fils bien-aimés. Une fois sur place, ils se rendirent immédiatement auprès de Youssouf (Joseph) , qu’ils trouvèrent assis sur un trône surélevé. (Les voyages, à l’époque, duraient de longs mois et Youssouf (Joseph) avait entre-temps été nommé roi.) Youssouf (Joseph) leur dit : ..." Entrez en Égypte en toute sécurité, si Allah le veut ! " (Coran 12/99)
La sourate 12 du Coran, intitulée Youssouf (Joseph) , commence avec Youssouf (Joseph) le jeune garçon qui décrit son rêve à son père Jacob . Il dit : "... , j’ai vu (en songe), onze étoiles, et aussi le soleil et la lune ; je les ai vus prosternés devant moi." (Coran 12/4) Le Coran conclut l’histoire de Youssouf (Joseph) avec l’interprétation de ce rêve. Les onze étoiles étaient ses frères, le soleil était son père et la lune, sa mère.
Allah dit : "Et il éleva ses parents sur le trône et tous tombèrent devant lui prosternés. Et Il dit : "Ô mon père, voilà l’interprétation de mon rêve de jadis. Allah l’a bel et bien réalisé… Et Il m'a certainement fait du bien quand Il m'a fait sortir de prison et qu'Il vous a fait venir de la campagne, (du désert), après que le Diable ait suscité la discorde entre mes frères et moi. Mon Seigneur est plein de douceur pour ce qu’Il veut. C’est Lui l’Omniscient, le Sage." (Coran 12/100)
Toutes les sourates du Coran furent révélées à des moments particuliers, en réponse à des situations particulières. Allahen révélant cette sourate, faisait comprendre à Mohammed que la victoire ultime appartenait à ceux qui sont patients et qui s’en remettent à Allah.
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.